Elle z’aille meurt
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Elle z’aille meurt
Doucement vient l’oubli
Qui s’insinue petit à petit,
Cette éternelle agonie de l’esprit
Qui lentement vous envahi.
Dans la pauvre tête de mon père
Féru de mots croisés,
Les mots ne se croisent plus guère
Pour nous raconter.
Ses phrases sont de plus en plus parsemées
De blancs qu’il faut immédiatement remplacé
Sous peine d’un récit irrémédiablement inachevé,
Qui rend mon père amoindri et complexé.
Les choses prennent le chemin de la liberté
Le journal au frigo, les souliers dans l’évier,
Les clés et abonnements qu’il faut souvent remplacés
Épuise maman dans d’interminables corvées.
Elle n’en peut plus de passer derrière lui,
D’apprendre à son époux de nouveaux interdits
D’être devenue son infirmière particulière, petit à petit,
D’apparaître surtout comme son ennemie.
La maladie va s’installer inévitablement,
Elle creusera son nid graduellement,
Mentalement, il sera à nouveau un enfant
Qu’il faudra surveiller inlassablement.
Un jour, lointain j’espère,
Il ne me reconnaîtra plus guère,
Mon père.
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